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Femmes en milieu rural
Je suis née en campagne. « Martine à la
ferme » c’était moi. Petit village près
d’Angers.
Jusqu’à mes 16 ans, ce lieu représente une liberté
d’évasion : arbres, cabane, vélo, l’espace
est presque illimité, mais surtout un échange enbtre
garçons et filles. je représente ça maintenant
comme une grande famille. Les parents savaient où nous trouver
le bonheur de vivre ! !…
Plus tard, pour le travail, la ville s’est imposée,
mes sources d’intérêt étaient autres,
la campagne était loin derrière moi !…
C’est en 1969 que je me marie. Un étudiant en
paysagisme (bureau d’études). Loin de moi l’idée
de revenir à la terre ! Mais après quelques déménagements
dans diverses régions de France, je me suis retrouvée
dans la Vienne, femme de berger, avec trois enfants en bas âge.
Ayant un potentiel d’aller vers les autres, je m’investissais
dans les écoles, loisirs, théâtre et autre..
plus un travail à mi-temps dans l’exploitation ! ! !
où travaillait Michel, j’étais aide-berger
Nous allons poser nos valises en 80à Loqueffret,. La Bergère
était mon surnom ! ! !
Pas facile d’arriver dans une région pour élever
des moutons quand la majorité des « paysans »
avaient des vaches laitières ou des cochons. Nous étions
les marginaux venus d’ailleurs ! ! !
Entre les enfants entrant dans l’adolescence, une maison sans
confort et le travail de la ferme, ma condition de femme était
mise à rude épreuve, sans oublier le peu d’argent
qui entrait.
Dans ces moments-là, on ne se laisse pas aller, on retrousse
ses manches et me voilà repartie dans les écoles,
association, théâtre, le besoin des autres, le partage,
la discussion…
Comme « Bergère » la pratique du travail,
petite anecdote : la galère de se changer trois fois
par jour, vêtement pour nourrir les agneaux, re- pour emmener
les enfants à l’école, re- pour les biberons
des agneaux, et enfin enfants à aller chercher, plus courses
Une autre petite histoire vraie
J’arrive à Loqueffret, et pour attendre le poissonnier
ambulant qui passait vers 8h30-9h, je vais prendre un café
chez Yvon. Le scandale (ceci se passe en 1980 !). Fille facile,
pas franche la gamine comme diraient les goristes ! ! !
La solidarité entre femmes que je n’avais jamais rencontrée :
une copine téléphone, explique qu’elle connaît
une nana, 2 gamins, son mec vient de partir avec une jeunette. Elle
se retrouve sans argent, elle demande à chacune de donner
un petit pécule. La somme récoltée sera pour
l’aider à tenir un petit moment. Cela, jamais vu en
ville ! !
Là se pose la question : les monts d’arrée ?
jamais ailleurs ?
Je me suis toujours tenue à rester très femme. Maquillage
tous les jours, même quand je vais dans les champs ou m’occuper
des animaux, ou sur les chantiers de nettoyage de jardins
Parlons maintenant religion
(en 80) jamais vu ailleurs, 50 ans en arrière. Le recteur
refusant la communion à mon fils car le dimanche d’avant
il n’avait pas été à la messe ! ! !
Conclusion : après discussion avec ce « monsieur »,
pas de messe, pas de communion ou autre sacrement. J’étais
une femme satanique.
En bref
Dans toute situation relevons la tête, affirmons nos convictions,
pour moi, la campagne ou la ville, c’est d’être
vrai en toute circonstance. mais je crois que je suis faite pour
un environnement d’arbres, de fleurs, d’animaux, et
le reste, je vais le chercher où il se trouve
Martine
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