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Femmes et féminisme
C’est pour répondre à cette question entre autres
que j’ai commencé à lire Simone de Beauvoir
et Badinter.
Est-ce qu’être une femme c’est simplement avoir
un sexe différent de celui du mâle et pouvoir porter
un enfant ? Est-ce une histoire d’identité purement
sexuelle ?
Lorsque l’enfant paraît il n’est pas psychiquement
sexué. C’est d’abord son environnement qui lui
dit à quel sexe il correspond. Puis c’est la ressemblance
ou la différence d’avec le sexe d’un de ses parents
qui structure son psychisme.
En avoir ou pas telle est la question du petit garçon et
de la petite fille. La petite fille qui réalise son absence
de pénis, le vivrait selon les psy freudiens, le vivrait
comme une punition qui viendrait influencer la naissance d’un
complexe d’infériorité du à ce manque.
Cette « injustice » vécue par la petite
fille (qui n’a pas encore est creux et intérieur) viendrait
expliquer son désir intarissable de vouloir combler cette
absence par une grossesse, symbole d’un pénis idéalisé.
Schématiquement, la naissance de l’identité
sexuelle se fait par comparaison avec les organes masculins qui
sont visibles et extérieurs.
Aujourd’hui pourtant certains sexologues affirment que le
clitoris est une petite bite, qui réagit mécaniquement
de la même façon aux stimulants. Alors, si nous aussi
avons une bite (cependant petite et sans pouvoir de procréation),
ne sommes nous pas des mâles ? Et dans ce cas là,
qu’est-ce qui fait de nous une femme. Constat naturel ou construction
sociale ?
La construction du genre féminin commence également
très tôt voire avant la naissance. « Le
bébé qui s’agite nerveusement et donne de grand
coups dans le ventre » devient rapidement pour les
parents un bébé avec du caractère, donc un
garçon. A la naissance, les considérations de ce genre
deviennent des clichés et des banalités dont s’entourent
les adultes de l’environnement du bébé. «
Elle est mignonne », « Il est costaud »,
les considérations seront contraires selon que l’on
s’adresse à une fille ou à un garçon.
La petite fille se juge à ses capacités d’apparence
physique, puis par sa capacité à obéir, à
rester discrète, à être polie, à jouer
avec des jouets « féminins ».
Le petit garçon se juge déjà à ses capacités
e force physique, ses capacités motrices, son comportement
de battant, de conquérant, son caractère et sa séduction
envers tout ce qui ressemble à une maman avec des mamelles.
Tout au long de notre développement on nous juge avec les
considérations de notre sexe. Les schémas restent
les mêmes et si l’on ose y déroger notre identité
est remise en question. D’ailleurs, nous même fortement
conditionnées, on se demande si c’est normal de ne
pas se projeter dans l’avenir sans enfants sans mari et où
l’indépendance est prioritaire.
On entend souvent encore aujourd’hui des nouvelles mères
dire »enfin je me sens femme. Merde alors, çà
veut dire que moi, qui me sens plutôt femme, je ne suis pas
une femme officiellement tant que je n’aurais pas accouché ?
Mon pouvoir de fécondité est –il- l’expression
de mon identité sexuelle et sociale ?
J’ai trouvé très difficile la période
de mon adolescence quand j’ai commencé à avoir
des formes et à sentir le regard masculin et vicieux de certains
sur mon corps. J’ai tout fait pour refuser cette soi-disant
féminité, en refusant le port du soutien gorge et
en portant des vêtements amples. Non pas par refus de ma féminité,
mais simplement par protection de certains homes que j’imaginais
comme des ogres.
Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’une femme
c’est une personne sexuée qui doit mettre en place
des stratégies de défense et de protection dans un
monde fait pour les hommes, où notre place et notre dignité
est régulièrement remise en cause par les hommes mais
aussi par certaines femmes
En rapport avec la question ci-dessus je me sens femme car je me
bats pour l’accès à une égalité
de respect. Je suis en accord avec mon identité sexuelle
de femme . Mais au terme de « Dans la vie on baise et
on se fait baiser ». J’ai pas forcément
envie de me faire baiser tout le temps.
C’est une femme qui estime qu’il y a encore des luttes
et des réflexions à mener pour améliorer la
condition féminine et remettre en question les fondements
d’une société basée sur les rapports
de domination de l’homme envers des femmes. Une féministe
est une femme qui refuse les clichés véhiculés
par notre société sois maman ou putain, femme gentille,
douce, infirmière, dévouée. C’est une
femme qui cherche à obtenir ou à préserver
sa liberté de penser, d’agir, d’aimer, de travailler…..
Euh… oui ! mais une chienne de garde…
Morgane
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