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Femmes et féminisme
Mettre des jupons de dentelle sous de longues jupes amples, me colorer
les ongles de pieds de toutes les couleurs et cela en toute quiétude
(les ongles de mains je ne les colorent plus depuis que je cultive
mon jardin. Les mains de jardin ne sont pas compatibles avec le
vernis à ongles).
C’est aussi avoir des seins fort développés
qui m’encombrent souvent, un sexe par lequel on puisse entrer
et sortir.
M’apercevoir, dans les lieux publics que je me suis trompée
de chiots quand il m’arrive, souvent, de me retrouver côté
homme.
C’est d’avoir été et d’être
toujours regardée comme un animal bizarre, quelqu’une
de pas normale parce que quand ils étaient encore petits
j’ai laissé à leurs pères le soin d’élever
nos enfants.
C’est que je vais être grand-mère et que mon
petit fils ne m’appellera pas grand-père. (Tiens !
c’est une idée, je lui en parlerai).
Je me sens une femme quand je me heurte à la difficulté
de communiquer avec les hommes, principalement avec ceux que j’aime.
Quand je me sens bien une elle des Rien sans elles.
Pour moi il y a des féministes, j’en ai connu de toutes
sortes :
Celles qui obligées de crier plus fort que les hommes pour
se faire entendre ont fini par leur ressembler.
Celles qui chuchotaient la sororité et qui à force
de tourner autour de leur corps, leur cycle, leur sang qui coule,
leur maternité, la lune… ont été englouties
par la Mère Nature et n’en sont jamais revenues. La
Femme ayant remplacé les femmes.
Celles qui, chaque jour, dénonçaient et dénoncent
toujours tout simplement les inégalités entre les
hommes et les femmes, qui essayaient et essaient toujours de faire
bouger les gens, car les gens font bouger les choses.
Celles qui recherchent féministe : il y en a moins que
l’on pourrait penser en lisant la longue liste des intervenantes
au colloque international des recherches féministes de Toulouse.
La recherche « genrée » ne fait pas
la féministe.
Celles qui ne supportent pas le sexisme ordinaire.
Celles qui, à Paris, dans les salons butinent……..
ETC…ETC…
Elles ont toutes en commun de dénoncer le fait qu’il
y a dans notre monde des inégalités entre les hommes
et les femmes, que c’est insupportable et qu’il faut
que cela cesse.
Moi je suis féministe quand le féminisme remet en
question et attaque le fondement même de notre société,
son fonctionnement hiérarchique basé principalement
sur la construction sociale inégalitaire du masculin et du
féminin. Construction qui donne aux hommes le pouvoir sur
les femmes.
Je ne suis pas féministe quand je parle d’égalité
de droits entre les hommes et les femmes, quand je me bat pour cette
égalité, là je suis réformiste.
Logiquement je dois conclure qu’être féministe
c’est être révolutionnaire……oui si
c’est être radicale, subversive et visionnaire. Mais
ceci est de la poésie….J’aime la poésie.
Annie
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