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Femmes et féminisme
Est-ce que je me sens une femme ? Non. Un homme ? Non.
Alors qui suis-je ?
Vieille maintenant, emmerdée par ma ménopause, mes
fibromes, mes bouffées de chaleur, ma peau qui se fripe,
mon manque de force qui me rend dépendante des autres, aux
chiottes la vielle ! ôté sexuel c’est le
vide, plus de désir et pourtant toujours la peur du viol.
Sentiment d’avoir été vue de 10 ans à
50 ans comme objet sexuel
Il y a eu de bons moments : je me suis envoyée en l’air,
j’ai joui comme une dingo, j’ai eu le plaisir du corps.
Mais aussi eu le plaisir de danser, de nager, rire. J’ai eu
le plaisir d’accoucher : performance sportive. J’ai
eu le bonheur de voir l’enfant sortir de mon corps, être
là, beau, vif vivant.
J’ai eu le sentiment très fort d’être une
mère tigresse quand ma fille à été agressée.
Je l’aurai tué si je l’avais retrouvé
( l’agresseur).
Et puis une femme c’est aussi la petite fille, premier regard
différent de mon père, joie de danser, sauter rire
et danser en soulevant ses jupes, refreinée : « tiens
toi tranquille ! », sentiment d’être
l’emmerdeuse autant pour ma mère, être la pissouse ! »
pleure un coup tu pissera moins »disait mon père.
Sentiment que le sexe de la femme était sale, çà
ne se montrait pas, ne se parlait pas. Ma mère et mes tantes
parlaient en breton pour parler du sexe. On ne disait même
pas qu’une femme était enceinte. On disait «Elle
est en ! ». Les règles çà devait
se cacher, ne pas se laver les cheveux, ne pas se laver les pieds
etc….
Côté métier, je voulais être architecte
ou géologue ou ingénieur-se-. Je voulais construire
des barrages. J’ai été instit ;
Pour les autres questions, être féministe ? oui,
oui et encore oui et il y a du boulot !
Michelle
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