Appel
à une manifestation internationale pour le droit à l’avortement
et contre l’extrême droite en Pologne
Appel à une manifestation internationale pour le droit à
l’avortement et contre l’extrême droite en Pologne
Le temps est venu pour réclamer une nouvelle fois le sort
des femmes vivant en Pologne. Les politiciens veulent nous priver
des restes de nos droits, déjà fort limités.
La Ligue des Familles Polonaises (LPR) a déposé une
proposition de modifications de la Constitution de la République
de Pologne, qui vont dans le sens de la « protection de la
vie humaine dès sa conception ». Cela signifie que
l’avortement deviendra illégal dans presque tous les
cas, y compris les plus dramatiques.
La loi actuelle sur la planification de la famille, la protection
de l’embryon humain et les conditions d’acceptabilité
de l’interruption de grossesse, de 1993 modifiée en
1997, autorise l’interruption de la grosses que dans trois
cas : lorsque le vie ou la santé de la femme est menacée,
lorsqu’on a affaire avec un défaut génétique
ou avec une maladie lourde et inguérissable du fœtus
ou lorsque la grossesse est le résultat d’un délit
(par ex. viol ou inceste). Mais l’attitude général
qui découle de l’interdiction de l’avortement
conduit à ce que même les intervention légales
ne sont pas pratiquées. de nombreuses femmes ont perdu la
santé de ce fait et certaines ont payé de leur vie
l’hypocrisie des médecins et des politiciens.
Le projet du LPR peut conduire aussi à la situation qui
fera qu’on traitera la loi actuelle comme un compromis. Cela
n’est pas acceptable. L’interdiction de l’avortement
est une violation du droit de la femme à une maternité
consciente, elle est contraire aux droits humains et aux standards
européens. Et de fait elle est inefficace. Les données
officielles indiques autour de 150 avortements par an (sic!), alors
que les centres indépendants estiment le nombre d’avortements
illégaux en Pologne entre 80 000 et 200 000 par an. L’interdiction
touche le plus la majorité désargentée, qui
n’a pas les moyens de payer un avortement clandestin.
Du fait du refus de la réalisation d’un avortement
légal et du refus de réaliser les examens génétiques
sur l’embryon les femmes en Pologne voient leur santé
et leur vie mise en danger. Plusieurs procès contre la Pologne
sont en cours devant le Tribunal européen des droits humains.
Les premiers cas de mortalité des femmes, qui se sont vu
refuser les soins et la protection du fait de leur grossesse jettent
une ombre sur l’histoire des droits des femmes en Pologne.
En même temps la majorité des citoyennes et des citoyens
polonais accepte l’interruption de la grossesse non pour les
seules raisons de la mise en danger de la santé de la femme
ou du fœtus ou dans le cas d’une grossesse provoquée
par un délit, mais aussi pour des raisons sociales. Mais
cela n’a aucune importance car les politiciens en Pologne
avec le concours de certains médecins ont pris en main le
contrôle de la vie et de la santé des femmes en leur
refusant le droit de décider de leur sort.
Dans cette situation les avortements clandestins sont très
nombreux en Pologne. L’avortement est accessible pour 2000-3000
zlotys (500-750 euros) dans les cabinets privés, souvent
réalisé par le médecin qui a refusé
de l’exercer à l’hôpital. C’est aussi
seulement au marché noir qu’est accessible le RU-486.
La santé, la dignité et la liberté coûtent
en Pologne 3000 zlotys. Peu de femmes peuvent se le payer.
Les cas d’abandon des nourrissons de plus en plus fréquents
sont un effet évident de la loi qui oblige à accoucher
les femmes qui, pour des raisons personnelles ou économiques
ne peuvent prendre la décision d’avoir un enfant.
Le Comité des droits humains de l’ONU a soulevé
le problème de la mauvaise situation des Polonaises qui ne
peuvent avoir accès à l’avortement, dans ses
observations et ses recommandations pour la Pologne en octobre 2004.
Cela a aussi été soulevé dans le rapport de
l’Union européenne sur les droits humains au sein de
l’UE préparé par Network Experts en 2004 et
2005.
Dans la situation actuelle — déjà assez draconienne
— nous avons affaire avec une nouvelle proposition de durcissement
de la loi concernant l’avortement, avec la proposition d’une
privation définitive, constitutionnelle, des femmes de leur
liberté, au nom des enjeux politiques préélectoraux.
En tant que femmes, en tant qu’être humains, en tant
que citoyennes et citoyens nous ne pouvons l’accepter.
Nous lançons un appel, à l’aide et au soutien
à nos actions pour empêcher la modification de la Constitution
dans le sens de « la protection de la vie conçue »,
à toutes celles et à tous ceux qui accordent de l’importance
aux libertés des femmes.
Nous appelons à soutenir les initiatives visant à
libéraliser la loi sur l’interruption de lagrossesse.
Notre devoir est de réclamer la protection de la santé
et de la vie des femmes.
Pour protester nous avons pris la décision d’organiser
une série d’actions y compris une grande marche sur
le thème :
ASSEZ DE L’ENFER POUR LES FEMMES !
NOUS EXIGEONS L’AVORTEMENT LÉGAL !
* Le 3 novembre 2006 aura lieu le Tribunal Pour le Droit de Choisir
lors duquel seront lues les histoires des femmes victimes de la
loi restreignant l’avortement en Pologne. Nous y présenterons
également les propositions législatives permettant
d’assurer aux femmes le droit d’une maternité
consciente.
* Le 4 novembre 2006 aura lieu la manifestation nationale contre
les modifications de la Constitution. Elle démarrera à
12h00 à la place des Défilés à Varsovie.
Nous espérons votre aide et votre soutien. Nous demandons
des piquets et des marches en solidarité avec notre action.
Informez en les médias polonais, écrivez des lettres
de protestation au Président et au Premier ministre de la
République polonaise. Vos communiqués de solidarités
seront lus lors de notre manifestation. Nous avons besoin de votre
aide !
Organisateurs de la protestation : Comité de soutien et
de défense des travailleurs réprimés (Komitet
Pomocy i Ochrony Represjonowanych Pracowników, KPiORP), Fédération
pour les Femmes et la Planification de la famille (Federacja na
Rzecz Kobiet i Planowania Rodziny, FRKiPR), L’Entente des
Femmes du 8 Mars (Porozumienie Kobiet 8 Marca, PK8M), Pro-Femina,
Entente des Lesbiennes (Porozumienie Lesbijek), Syndicat libre «
Août ’80 » (WZZ « Sierpien ’80 »)m
Parti polonais du Travail (Polska Partia Pracy, PPP)
Contact:
pro-choice@lists.syndykalista.org
magostr@o2.pl
Adresses utiles :
1. Autorités polonaises :
Président de la République: listy@prezydent.pl
Kancelaria Prezydenta RP, ul. Wiejska 10, 00-902 Warszawa, Pologne
Premier ministre : cirinfo@kprm.gov.pl
2. Mass médias :
-Gazeta Wyborcza :
swiat@agora.pl ; sekretariat.naczelnych@agora.pl ; obcasy-p@agora.pl
Rzeczpospolita :
J.Haszczynski@rzeczpospolita.pl ; M.Solecka@rzeczpospolita.pl
Dziennik : dziennik@dziennik.pl
Polityka : polityka@polityka.pl
Polska Agencja Prasowa : A.Kurkus@pap.pl ; A.Malecka@pap.pl
Protestons contre le nouveau attentat contre la santé, la
vie et les droits des Femmes vivant en Pologne !
Assez d’Hypocrisie ! Nous exigeons des droits !
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